Instruments Medievaux

Catégorie : Musique

Le rôle du ménestrel au Moyen-Age

Musicien très populaire au Moyen-Âge, le ménestrel joue un rôle capital dans le paysage ludique des cours seigneuriales de l’époque médiévale. Qu’il soit engagé par un seigneur ou ambulant, il est connu pour son talent indéniable pour le maniement d’une variété d’instruments de musique. Même s’il perd son importance auprès des cours royales, il contribue à la diffusion de la musique de cette période. Quels sont les différents instruments joués par les ménestrels ? Comment ont-ils évolué à travers le temps ? Ce sont autant de questions auxquelles cet article tentera de répondre avec le plus de clarté possible.

Ménestrel : quel rôle à l’époque médiévale ?

Comme signifié d’entrée de jeu en introduction, le ménestrel avait pour tâche au Moyen-Âge de détendre l’atmosphère des cours seigneuriales grâce à des chansons de geste. D’une manière générale, les chants de ce musicien évoque des événements imaginaires ou réels ainsi que des histoires de pays lointains. Son répertoire comprend de la musique courtoise, sentimentale et douce. La clientèle du ménestrel englobe des princes et des riches bourgeois

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médiévaux qui n’hésitent pas à les inviter à leur hôtel. Qu’il accompagne un chanteur ou récite ou chante ses propres compositions, ce musicien est un acteur incontournable pour le divertissement des nobles de cette époque. Son importance ne se limite pas pour autant à ce seul aspect de sa fonction. Son apport à une définition et diffusion des différentes écoles poétiques et musicales au Moyen-Âge. Originaires de la Lombardie , de l’Allemagne et de l’Angleterre, les ménestrels donnent un cachet particulier à l’animation musicale lors des grandes fêtes.

Les différents instruments de musique joués par les ménestrels

En règle générale, le ménestrel est un musicien qui joue un large éventail d’instruments afin de distraire son auditoire. Parmi ceux-ci, on peut citer le chalumeau qui est un instrument à anche simple et de perce cylindrique. Celui-ci est l’appellation des premières clarinettes. Il jouait à la trompette qui est un instrument de musique à vent appartenant à la famille des cuivres clairs ayant connu plusieurs mutations depuis la création des premières versions. On retrouve aujourd’hui des instruments tels que la trompette que maniait avec dextérité le ménestrel en une variété de modèles : les trompettes ut utilisées dans les orchestres symphoniques en France ou encore les trompettes à valves rotatives et les trompettes à pistons. Il maîtrisait également psaltérion connu aussi sous l’appellation de nonca. Il s’agit d’un instrument de musique à cordes qui fait son apparition pendant la période médiévale. Il le jouait en pinçant les cordes à l’aide d’un plectre ou des doigts. Ses instruments sont enfin composés de la harpe et bien plus encore.

Comment le métier de ménestrel a t-il évolué au fil du temps ?

Avec des cours seigneuriales devenues plus exigeantes, les ménestrels qui y prestaient pour distraire le seigneur et les siens sont progressivement remplacés par les troubadours. Cette situation conduit à un changement de statut puisque plusieurs qui deviennent des musiciens errants ou ambulants. En dépit de ce phénomène, ils continuent d’exercer et s’adressent désormais au public dans les villes qu’ils visitent. Leur art se perpétue sous cette nouvelle forme jusqu’au milieu de la Renaissance même s’il poursuit sa perte de notoriété à partir de la fin du XVe siècle. Depuis le XIVe siècle, le métier de ménestrel appartient à une corporation connue sous le nom de ménestrandise.

25 juillet 2017     0 Comments

L’importance de la musique au Moyen-Age

Sacrée et profane, la musique occupe une place de choix dans le quotidien des médiévistes. Elle concerne toutes les catégories sociales de l’époque médiévale. Elle est d’abord religieuse dans la mesure où c’est à l’église qu’elle débute avant d’être adoptée par le reste de la population. La musique au Moyen-Âge n’est pas réservée à un seul groupe d’individus. Quelle était l’importance de la musique à cette époque ? Cet article a pour but de répondre à cette interrogation en fournissant des informations utiles.

La population concernée par la musique au Moyen-Âge

La musique médiévale comme mentionnée dans l’introduction commence à l’église. Les religieux notamment les chrétiens de cette époque sont donc logiquement l’une des principales populations concernée par celle-ci. Soucieuse de poursuivre la tradition des Juifs de Jérusalem et des anciens grecs, la communauté donne ses lettres de noblesse à l’art musical du Moyen-Âge. Le répertoire du chant chrétien comprend à ses débuts les hymnes et cantiques, les psaumes, les psaumes avec répons ainsi que psaumes antiphoniques dont l’apparition date du IVe siècle. Le chant grégorien encore chanté aujourd’hui apparaît lui dès le VIe siècle. Bien évidemment c’est l’occasion des cérémonies religieuses que ce genre musical est à l’honneur. La musique de cette période est aussi profane. Elle est représentée par des poète-musiciens typiques de cette ère que sont les trouvères et les troubadours. Si les premiers proposaient des chants en langue d’Oïl parlée dans le nord de la Loire, les seconds apparus au XIIe siècle dans le sud de la France le faisaient en en langue d’Oc. On retrouve au sein de ces deux familles de poète-musiciens particulièrement au Moyen-Âge des dames de grandes familles et des seigneurs. Thibaud de Champagne en était le parfait exemple. Celui qui a été roi de Nanterre était également connu pour ses compositions ayant avec thème central l’amour courtois particulièrement en vogue durant la période médiévale. On retiendra que le rôle remarquable joué par les troubadours et les trouvères dans la création et la diffusion de la notation mesurée.

L’évolution de la musique tout au long de l’époque médiévale

La musique du Moyen-Âge est loin d’être statique. Elle évoluera tout au long de la période médiévale. Elle est restée à une seule donc monodique jusqu’au XIXe siècle. Le chant grégorien imposé par le Pape Grégoire le grand qui vécut de 540 à 604 est né à cette époque. Chant de prière, il se caractérise par son aspect calme, simple et serein.

musique au moyen-âge

Ce qui est le contraire de la musique profane et instrumentale de cette époque. L’Agnus Dei, le Sanctus, Credo, le Gloria et le Kyrie constituent les chants grégoriens communs à l’occasion des messes. Il faut alors attendre le XIIe siècle qu’apparaisse et se développe une nouvelle forme qui est la polyphonie. Celle-ci est mieux organisée et même formalisée. Figuraient parmi les formes les plus répandues de cette époque le déchant, l’organum, le conduit et le motet. La quinte, la quarte, l’octave ainsi que l’unisson sont alors admises en France comme des consonances parfaites. Enfin, les trouvères et troubadours dont certains étaient des rois contribuent également pour leur part au développement de la musique pratiquée au Moyen-Âge. Ils contribuent en effet à la naissance et à la vulgarisation de la notation mesurée, un art important de l’art musical de cette période.

5 juin 2017     0 Comments

Musique sacrée VS jeux diaboliques

Sur toute la période médiévale l’Église eut une place prépondérante dans la vie des français. L’église rythmait les journées par le son des cloches et l’Eglise rythmait l’année par les diverses fêtes religieuses et rythmait ainsi toute la vie, inculquant le dogme religieux au plus grand nombre. La musique avait pour cela une grande importance, qui fait le balancier avec l’attirance de toujours du public pour les jeux, que l’Eglise a toujours réprimé.

Qu’entends-t’on par musique sacrée

Lorsque l’on parle de musique sacrée, il convient d’utiliser le bon vocabulaire. Dans l’esprit d’aujourd’hui, la musique sacrée se mélange avec la musique classique qui, elle, n’a en réalité rien de médiévale puisqu’elle est née bien plus tard. La musique sacrée est une musique considérée comme vitale ou capitale pour un groupe religieux, l’Eglise catholique en l’occurrence. De façon plus générale, on peut considérer comme sacrée toute la musique religieuse, qu’elle soit ou non vitale pour la religion ou son rite. Lorsque l’on parle de musique sacrée, il faut savoir qu’elle recoupe aussi bien de la musique vocale, avec des textes reprenant de façon identique ou arrangée les mots des textes religieux. En l’occurrence, les psaumes et les chants grégoriens sont un très bon exemple de musique sacrée. Cette dernière peut être aussi instrumentale, religieuse parce qu’elle est associée à un moment particulier du rite ou parce qu’elle utilise des instruments d’église comme l’orgue.

On peut, pour simplifier la notion de musique sacrée, l’identifier à la musique religieuse, celle des offices, pour la mettre en opposition à celle jouée par les ménestrels, les troubadours et trouvères.

Musique sacrée et religion

La musique sacrée a une dimension importante dans la religion car elle est fait pour tendre vers dieu, pour élever son âme vers le divin. Elle est donc en totale contradiction avec la prolifération des jeux durant toute la période médiévale. Les jeux d’hier ne prennent pas la forme de ceux d’aujourd’hui. Si on trouve mention des échecs, le tournoi ou la joute pouvaient être considérés comme des sports ou des jeux. Surtout, ce sont les jeux d’argent qui ont proliféré. L’Eglise parlait alors de jeu diabolique, la première mention en étant fait au pied de la croix de Jésus auprès de laquelle les soldats romains jouaient aux dés. Cette raison religieuse s’ajoute à une raison sociale, le jeu d’argent étant une source de problème, notamment d’un point de vue de la sécurité. Il était aussi une façon pour les joueurs d’être distraits de leurs préoccupations les plus essentielles comme la religion mais aussi le travail. C’est pour toutes ces raisons que les jeux sont vus par l’Eglise comme diaboliques. Avec le temps, l’Eglise et les états ont compris qu’il ne servait à rien de légiférer contre ces jeux diaboliques. C’est de ce constat que sont nés avec le temps les casinos, le pari mutuel urbain ou les salles de jeux.

Le peuple et les jeux d’argents

La période du Moyen-Âge a permis de mettre en avant une très forte contradiction entre les attentes de l’Eglise envers ses fidèles et leurs aspirations. Alors que l’Église avait pour vocation de tendre vers le divin au travers d’une musique travaillée, utilisant des textes et des instruments de premier ordre, le peuple était en attente de l’inverse. Il était plus dans l’instant en étant à la recherche de jeux d’argent, ceux là même inventés par le diable, au risque d’oublier tous les fondements de la religion et de la société.

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Troubadours et trouvères

Lorsqu’il est question de musique lors de la période médiévale, on a tendance à confondre des idées et des termes que le temps a fini par mélanger. L’image du poète, du troubadour, du ménestrel et des musiciens ambulants se mêlent parfois alors même que chaque terme recoupe un domaine précis.

Troubadour

On parle souvent de troubadours et de trouvères. Il est alors bon de savoir ce que sont exactement ces artistes de la période médiévale. Tout d’abord, le troubadour est un compositeur, un poète et un musicien. Il écrit des chansons, des poèmes, on pourrait pour faire simple le comparer au compositeur d’aujourd’hui. Toutefois, le troubadour n’est pas toujours un musicien ou un chanteur. Il est avant tout l’artiste qui compose et ne se produit pas seul mais en groupe. Il est accompagné généralement de jongleurs, un terme utilisé pour parler de ceux qui font de la musique pour lui. Le terme de troubadour recoupe une période particulière puisqu’elle va de la fin du XI siècle au milieu du XIVème siècle.

Le trouvère est un terme que l’on confond souvent avec celui de troubadour. Il y a des raisons à cela puisque le trouvère a la même fonction que le troubadour. Il est avant tout le compositeur de ses chansons et de ses poèmes. Comme le troubadour, il va de cour en cour de seigneurs pour les divertir mais il va aussi de ville de ville assurer le spectacle et gagner ainsi sa vie.

La différence fondamentale entre le troubadour et le trouvère est leur langue d’expression. Ainsi, le troubadour parle et chante en langue d’Oc, c’est à dire le sud de la France. Le trouvère est quand à lui le terme utilisé pour les régions où l’on parle la langue d’Oïl, le nord de la France. Parmi les trouvères les plus célèbres, on peut citer Richard Cœur de Lion ou Charles 1er d’Orléans car les trouvères étaient pour certains issus de la noblesse. En raison de leur éducation, on peut parler pour certains de ces trouvères de l’exercice d’un art. Le trouvère comme le troubadour ont pour thème central dans leurs créations de l’amour courtois et la chevalerie.

Le terme de ménestrel est souvent dans la tête des personnes qui pensent musique au Moyen-Âge. Là aussi, il y a raison à confusion car le ménestrel est un musicien, et aussi chanteur. Il se produit de cour en cour, allant de seigneur en seigneur pour divertir à sa demande. Le ménestrel agit dans un registre plus léger en préférant à l’amour courtois la chanson de geste, réelle ou imaginaire. Le terme de ménestrel est antérieur à celui de troubadour. Le ménestrel s’est peu à peu fait éclipser par ce dernier auprès des seigneurs, ces derniers se tournant plus vers la qualité des textes proposés. Le ménestrel s’est vu avec le temps contraint d’être itinérant, allant de village en village pour mendier.

Termes souvent mélangés, il reste cependant facile de retenir les différences. Le ménestrel est un musicien de la cour seigneuriale qui fut, avec le temps, chassé du château. La profession s’est reconvertie comme amuseur public dans les villes et villages. Le troubadour est un terme pour les artistes de langue d’oc et trouvère pour ceux de la langue d’oïl. Ils sont des compositeurs, des poètes, qui font interpréter leurs créations par leurs musiciens, à l’image d’un groupe de musique aujourd’hui.

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Les principaux instruments médiévaux

A l’époque moyenâgeuse, la musique se présente sous deux aspects, que sont le religieux et le profane. Dans l’univers profane, certains instruments de musique étaient plus usités que d’autres par les jongleurs et les troubadours. La musique religieuse était, quant à elle, principalement vocale. Voici cinq instruments très répandus en musique profane au moyen-âge. A noter que ces différents instruments ont été utilisés pour la pratique musicale allant du Xe siècle au XIVe siècle.

Le Bendir

Le bendir est un instrument à percussion, qui existe toujours aujourd’hui. Il s’agit d’un tambour sur cadre mesurant environ 400 mm de diamètre. Le cadre est en bois et il est recouvert d’une peau de chèvre sur laquelle jongleurs et troubadours tapaient à l’aide de leurs paumes et de leurs doigts. Le bendir est également pourvu d’un timbre de cordes en boyau dont la fixation se fait tout le long de la peau. Le bendir émet un son bourdonnant et peut se jouer debout ou assis. Le joueur doit positionner son bendir à l’horizontal pour en jouer.

La viole

La viole est un instrument à cordes frottées et à frettes dont on jouait avec un archet. Elle peut en fait être considérée comme un luth à archet. Elle diffère du violon par son nombre de cordes, la viole en possède six, et par la façon dont le joueur la tient, c’est-à-dire sur ou entre ses genoux. Il existe des modèles différents de violes, nommés selon leur taille. Ce sont le dessus de viole, la viole de gambe alto, la viole de gambe ténor, la basse de viole de gambe, la grande basse de viole de gambe, la contre basse de viole de gambe.

La chalemie

La chalemie est un instrument à vent et anche double. Très largement utilisée à l’époque médiévale, la chalemie appartient à la famille du hautbois, dont elle est l’ancêtre. Son timbre puissant accompagnait idéalement la cornemuse. Ces deux instruments associés créaient en effet un son riche en harmoniques, c’est pourquoi ils étaient souvent associés. La chalémie émettait une sonorité haute et elle était jouée selon la technique de la respiration circulaire. Les troubadours et autres joueurs de chalemie en jouait le pus souvent dehors, car sa sonorité robuste accompagnait parfaitement les fêtes populaires et autres évènements festifs se déroulant dehors.

Le psaltérion

Le psaltérion est un instrument de musique à cordes. Il se composait d’une caisse de résonnance plate le plus souvent en forme de triangle ou de trapèze, et de cordes. Ces dernières étaient réalisées avec des boyaux, puis plus tard avec du fer. Le psaltérion comprenait le plus souvent une quinzaine de paires de cordes. Au Moyen-Âge, on jouait de cet instrument en pinçant les cordes avec le bout des doigts ou on les frottait avec un archet. Parfois, certains joueurs frappaient les cordes avec le revers de l’archet, soit la partie en bois. Certains historiens considèrent le psaltérion comme l’ancêtre du clavecin.

La guiterne

Enfin, la guiterne est un instrument de musique à cordes pincées. Sa caisse était peu profonde et elle était réalisée dans le même bloc que le manche. Elle était en forme de demi-poire, sur laquelle trois ou quatre cordes étaient fixées. Les cordes étaient le plus souvent faites avec des boyaux. La guiterne possédait une grande richesse harmonique et offrait souvent une attaque directe et précise. A l’époque médiévale, la guiterne était utilisée comme un instrument de sérénade mais elle était également un instrument noble. En effet, de hautes personnalités, tels des princes, avaient à leur service leur propre joueur de guiterne. Ils les faisaient notamment jouer lorsqu’ils recevaient des visites.
La guiterne est considérée comme l’un des ancêtres de la mandoline et comme la fille de la lyre grecque.

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